20180427 – SNCF : pourquoi la grève par intermittence est en train de se retourner contre les syndicats

La grève par intermittence à la SNCF est-elle en train de s’essouffler ? Dimanche, le patron de l’entreprise, Guillaume Pepy, assurait que le mouvement « s’érod[ait] lentement ». Le lendemain, le taux de grévistes s’élevait à 17,45% selon la direction, soit le taux le plus bas communiqué depuis le début du mouvement, même si la mobilisation des agents indispensables à la circulation des trains restait élevée.

Sur le terrain aussi, les cheminots commencent à s’interroger sur la stratégie décidée par l’intersyndicale, qui a préféré miser sur une mobilisation longue et épisodique plutôt que sur une grève reconductible. Lors d’une assemblée générale organisée lundi à Paris, à laquelle a assisté franceinfo, certains salariés plaidaient ainsi pour un durcissement du mouvement.

C’est une grève qui paralyse deux jours sur cinq. Quand on veut faire la grève de la faim, qu’on arrête de bouffer deux jours et qu’on mange trois jours, ce n’est pas une grève de la faim, c’est un régime.Anas, délégué SUD-Railà franceinfo

« Une sorte de routine »

« Après une dizaine de jours de mobilisation, ce qui me semble le plus contre-productif est l’impression que cette grève s’est installée dans une sorte de routine. Cela se ressent dans le traitement médiatique du sujet, qui est presque devenu une forme de ‘marronnier’ comparable à la météo du jour ! » estime Stéphane Sirot, historien spécialiste des mouvements sociaux et professeur à l’université de Cergy-Pontoise, interrogé par franceinfo.

« L’entreprise s’est aussi adaptée : il est désormais possible de réserver des billets pour les jours de grève jusqu’à quinze jours en avance, contre 24 heures au début du mouvement, continue ce spécialiste. Les usagers aussi parviennent, bon an mal an, à faire avec la grève ou à la contourner. » Certains services de transport par autocar ont ainsi enregistré une hausse de 70% du nombre de réservations, rapporte Le Parisien. Ironie du sort, relevée par le quotidien, la grève profite même à certaines filiales de la SNCF, comme Ouibus (transport par autocar), Ouicar (location de voiture entre particuliers) ou iDvroom (covoiturage).

« Finalement, on se retrouve dans un conflit qui a du mal à obtenir des concessions du pouvoir politique, car il n’a pas la capacité perturbatrice suffisante pour faire bouger un exécutif qui apparaît déterminé dans sa volonté de passer en force », résume l’historien.

« Le mouvement commence à peser sur les salaires »

Les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD et CFDT) se réunissent mardi pour discuter des suites à donner à la grève. Faut-il s’attendre à un durcissement du mouvement à l’issue de cette réunion ? Difficile à dire, estime Stéphane Sirot. « Avec son attitude inflexible, le gouvernement cimente l’unité syndicale : la CFDT et l’Unsa, qui refusaient l’idée d’une grève reconductible, voient bien que le gouvernement ne fait rien pour résoudre le conflit », analyse l’historien. En même temps, les grévistes les plus déterminés « se mobilisent aujourd’hui pour la dixième fois en quelques semaines », rappelle-t-il. 

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Source : SNCF : pourquoi la grève par intermittence est en train de se retourner contre les syndicats

2 réflexions au sujet de « 20180427 – SNCF : pourquoi la grève par intermittence est en train de se retourner contre les syndicats »

  1. Mauvaise pioche c’est bien le contraire de plus en plus d’infos circulent démontrant des vérités sur l’avenir du rail … nous en savons quelque chose nous les ardéchois qui ne disposons plus du rail depuis 30 ans …

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    1. il y aura certainement un avenir du rail mais différent de celui que l’on connait aujourd’hui , l’automatisation et la robotisation vont y jouer pour beaucoup mais ceci à condition de rénover le réseau et les infrastructures, et trouver peut être d’autres solutions pour les petites gares de province, peut être autre que le tgv mais qui va permettre aux gens de se déplacer, avec le télétravail les gens vont pouovir s’éloigner des grandes villes pour certains postes , mais il leur faudra toujours pouvoir une à deux fois par semaine allons dire revenir vers une métropole pour faire le point sur leur travail. Ça commence déjà à prendre forme dans certains secteurs et les gens s’y font assez facilement. La clairement je dois avouer que ce mouvement des cheminots est quand même beaucoup plus porté par le renouvellement des mandats des leaders syndicalistes que d’un réelle envie de garder simplement le statut des cheminots. Leur boulot est indéniable , mais les statuts privilégiés avec sécurité d’emploi pour les employés au statut d’agent, ne peuvent plus perdurer car au final c’est bien nous tous contribuables et actifs qui payons . la disparité des régimes retraites , CCN ne peuvent plus perdurer pour les générations futures. J’ai beaucoup de mal à croire à une société à traitement égal pour tous les milieux et toutes les professions ou tout serait résolu d’un coup de baguette magique , cela prendra du temps néanmoins. Merci de votre commentaire

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