20161025 – News :Santé mentale : pourquoi la prise d’antidépresseurs est-elle encore tabou ?

La semaine dernière, Amanda Seyfried s’est confiée en expliquant pourquoi elle ne prévoyait pas d’arrêter les antidépresseurs qu’elle prend actuellement afin de contrôler sa maladie mentale. L’actrice âgée de 30 ans est en effet sous Lexapro depuis qu’elle a 19 ans afin de mieux contrôler

a maladie mentale. L’actrice âgée de 30 ans est en effet sous Lexapro depuis qu’elle a 19 ans afin de mieux contrôler ses Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC).

La prise d’antidépresseurs est encore aujourd’hui mal vue [Photo : Getty]

« Je n’arrêterais jamais de le prendre », a-t-elle confié à Allure. « Je ne vois pas l’intérêt d’arrêter. Je ne veux pas prendre le risque, qu’il s’agisse d’un placebo ou non. Et contre quoi lutte-t-on exactement ? Simplement la honte de se servir d’un outil ? ».

Cette honte en question pousse des milliers de personnes atteintes de maladies mentales à se sentir obligées de cacher le fait qu’elles prennent des antidépresseurs. Certes, nous faisons des progrès en parlant de plus en plus ouvertement des maladies mentales mais la prise de médicaments semble rester un sujet tabou.

« Il est difficile pour certaines personnes de solliciter de l’aide lorsqu’elles découvrent qu’elles souffrent de problèmes de santé mentale, comme la dépression, et il n’est pas rare que certaines dissimulent leurs traitements », explique un porte-parole de Rethink Mental Illness. « C’est trop souvent en raison de la stigmatisation et de l’incompréhension encore associées aux maladies mentales, sans parler des peurs des conséquences sur leur vie, leur travail, leur famille et leurs amitiés ».

Il semble pourtant incroyable que la prise de médicaments afin de contrôler une maladie mentale soit encore considérée comme un secret honteux, surtout quand on sait combien de personnes se font prescrire des antidépresseurs.

Le nombre d’antidépresseurs prescrits aux patients en Angleterre a par exemple doublé en dix ans, d’après de récentes statistiques du Health and Social Care Information Centre (HSCIC), et un autre sondage révélait qu’au moins un adulte britannique sur 11 serait actuellement sous antidépresseurs.

Ça représente quand même pas mal de monde, ça. On peut alors se demander pourquoi la stigmatisation persiste alors que nous sommes si nombreux à compter sur les antidépresseurs pour contrôler notre anxiété, notre dépression et autres problèmes de santé mentale ?

« Les maladies mentales sont souvent invisibles contrairement aux autres maladies qui se manifestent physiquement, ce qui signifie malheureusement que certains ne seront pas prêts à croire qu’une personne est malade s’ils sont incapables de constater des symptômes physiques, en pensant qu’elle exagère tout simplement ses problèmes », explique Niels Eék, psychologue et cofondateur de l’appli de développement personnel et de bien-être mental Remente. « Du coup, de nombreuses personnes atteintes de dépression ou d’anxiété ne discuteront pas ouvertement de leurs problèmes et n’avoueront pas prendre de médicaments, à part en privé, entre amis ou en famille ».

Dr Eék confie qu’il existe de nombreux mythes autour de la prise de médicaments dans le cadre des problèmes de santé mentale, ce qui expliquerait pourquoi les malades préfèrent ne rien dire à propos de leurs traitements.

« Certaines personnes pensent que les médicaments ne peuvent pas aider à soulager les problèmes de santé mentale et que les gens devraient se ressaisir ou gérer leur problème et passer à autre chose », confie-t-il. « Pourtant, les médicaments comme les antidépresseurs permettent de corriger les déséquilibres chimiques et ont un impact sur les neurotransmetteurs, ce qui permet de réduire les symptômes de la maladie ».

Source : Santé mentale : pourquoi la prise d’antidépresseurs est-elle encore tabou ?

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