20160609 – News / Education. Pas toujours facile de suivre ses parents aux quatre coins du monde | Courrier international

Les parents ne devraient jamais sous-estimer l’impact d’une expatriation sur leurs jeunes enfants. Témoignage d’une mère.

“Maman, maman, je veux devenir chanteuse. Je veux faire des chansons.” Quand Manika croit découvrir sa vocation, elle vit à Shanghai avec sa famille, qui se prépare à déménager pour un séjour de six mois à Bali avant de rejoindre Singapour. Or, de Shanghai à Singapour, Manika, 6 ans, a un peu grandi et beaucoup changé.
Sa mère, Rashmi J. Dalai, se contente d’abord de sourire, raconte-t-elle sur le site duWall Street Journal. “Mais ma fille a beaucoup insisté. Et moi aussi, à son âge, je voulais écrire des poèmes et des chansons. Moi aussi, j’ai déclaré à mes parents que je voulais être écrivaine. Mais j’étais fille d’immigrés indiens aux Etats-Unis et on m’a encouragée à travailler plutôt les mathématiques et les sciences. C’est même ce souhait ancien qui m’a poussé, trente ans plus tard, à quitter mon pays dans l’espoir de trouver ma voie. J’ai voulu donner à ma fille une chance de suivre ses passions sans attendre aussi longtemps.”

A Bali, Manika commence donc à apprendre la musique. Avec son professeur, elle compose même deux chansons, dont elle choisit les thèmes : se dire bonjour et adieu ; escalader les montagnes les plus hautes. “C’était comme si ma fille tentait de tresser une corde pour rester reliée à toutes les joies qu’elle avait ressenties en Chine, une corde à laquelle elle pourrait s’agripper dans le nouveau monde qui l’attendait.”

A la fin de l’année scolaire, la famille part s’installer à Singapour – et là, tout change. L’ambiance à l’école, beaucoup plus stricte ; l’état d’esprit de la mère de Manika, qui paie plus cher et devient plus exigeante en termes de résultats ; celui de Manika elle-même, qui perd son enthousiasme en même temps que sa voix s’éclaircit : sa vocation semble bien ne pas avoir résisté au déménagement.

Un jour, Manika, en pleurs, confie à sa mère à quel point tout est devenu difficile pour elle, qu’elle aimerait tant revenir à Shanghai, qu’elle regrette de ne plus pouvoir chanter avec ses amis…

Manika va-t-elle arrêter les leçons de musique ? ou bien va-t-elle convaincre ses nouveaux amis de se mettre à la chanson ? Rashmi J. Dalai n’a pas encore la réponse, mais de ces récentes difficultés elle tire quelques réflexions :

J’ai rencontré beaucoup de parents expatriés qui partagent mes préoccupations. Les difficultés que nous rencontrons pour organiser la vie de nos enfants peuvent nous rendre aveugles. Parfois, le souci d’exercer un contrôle sur leur parcours et de lui donner plus de consistance peut nous faire perdre de vue qui ils sont. Tous ces changements incessants nous rendent parfois incapables de comprendre ce qui est en jeu.”

Source : Education. Pas toujours facile de suivre ses parents aux quatre coins du monde | Courrier international

20160609 – News : Les parents français prêts à se sacrifier pour l’avenir de leurs enfants

Selon une enquête, 70 % des parents estiment que financer l’éducation de leurs enfants est plus important que d’épargner pour leur propre retraite.

Les parents français font, plus qu’ailleurs, passer l’avenir de leur enfant avant le leur. C’est ce qui ressort de la troisième étude Value of Education réalisée par l’institut de sondage Ipsos-Mori pour la banque HSBC.

Réalisée auprès d’un échantillon « représentatif » de six mille parents à travers quinze pays, cette enquête s’intéresse à l’attitude des parents à travers le monde face aux études de leurs enfants. Elle donne notamment, activité bancaire du financeur du sondage oblige, un éclairage sur la manière dont ils anticipent ce financement.

Les frais d’études des enfants

Parmi les parents français envisageant des études supérieures pour leurs enfants, 72 % estiment que ce financement est plus important que d’investir ou d’épargner sur le long terme (contre 49 % dans le monde), ou que d’épargner pour leur propre retraite (70 % en France, contre 49 %).

Tous pays confondus, et sur l’ensemble des parents interrogés, si ceux-ci devaient être amenés à réduire leurs dépenses, près d’un tiers affirment que l’éducation des enfants serait la dernière dépense qu’ils sacrifieraient.

La majeure partie des parents prennent en charge les frais d’études de leurs enfants. En effet, ils sont 86 % dans le monde à assurer le soutien financier des études de leurs enfants en incluant les charges annexes (frais d’études, de nourriture, appareils informatiques, factures, telles que le téléphone ou Internet, livres scolaires). En revanche, 59 % estiment qu’en raison de ces charges, il leur est plus difficile d’honorer leurs autres engagements financiers.

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Etudes et planification financière

A l’échelle mondiale, le coût moyen des études supérieures, tous frais confondus, est de 7 631 dollars (6 706 euros) par an et par enfant. Et les Emirats arabes unis arrivent en tête avec un coût moyen de 18 360 dollars (16 134 euros) par an et par enfant. En France, les parents dépensent environ 5 465 dollars (4 803 euros) par an et par enfant pour financer leurs études supérieures.

Conséquence directe de ce coût des études moins onéreux qu’ailleurs : c’est en France (46 %), après le Royaume-Uni (43 %) et l’Australie (44 %), que les parents envisagent le moins de s’endetter pour subvenir à l’éducation de leurs enfants. De même, alors que 67 % des parents dans le monde épargnent pour financer l’éducation de leurs enfants, le Mexique (39 %) et la France (43 %) arrivent en fin de classement.

Cependant les jeunes parents, tous pays confondus, anticipent beaucoup plus que leurs aînés la dépense que va représenter les études. Les jeunes parents issus de la génération Y sont plus prévoyants que leurs aînés. Au niveau mondial, 79 % des jeunes parents âgés de 34 ans ou moins (34 % en France) commencent à planifier le financement de l’éducation de leurs enfants avant que ceux-là ne rentrent à l’école primaire. Cette proportion descend à 52 % pour les parents issus des générations antérieures (21 % en France).

Orientation professionnelle, mobilité et carrière

L’étude s’intéresse aussi à la manière dont les parents dans le monde envisagent l’orientation professionnelle de leurs enfants. Et en particulier de l’avantage ou non d’inclure dans leur parcours une expérience à l’étranger : 67 % considèrent qu’elle serait bénéfique pour leurs enfants (contre 77 % en France) ; parmi eux, 41 % envisagent une expérience professionnelle ou un stage pour leurs enfants et 44 % un programme d’études à l’étranger.

L’étude pointe toutefois du doigt les parents de l’Hexagone qui ne sont que 16 % à envisager d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger, « l’une des proportions les plus faibles au monde ». « Les Français valorisent donc l’expérience à l’étranger plus que les études », analysent les auteurs de l’enquête.

Pour 34 % des parents interrogés, ce qui doit guider leurs enfants dans leur choix d’études est la « sécurité de l’emploi », et pour 35 % « le salaire ». Les Français se distinguent une fois encore« radicalement », selon l’étude, car ils considèrent à 42 % que l’orientation de leurs enfants doit principalement être guidée par leur « idéal de carrière ».

La totalité des parents a aussi été interrogée sur la profession qu’ils voudraient que leurs enfants choisissent. Comme dans l’édition de 2015, le métier le plus plébiscité est la médecine (16 %), suivie par les métiers d’ingénieurs (12 %), l’informatique (8 %).

  • Article de Séverin Graveleau
    Journaliste au Monde

 

Source : Les parents français prêts à se sacrifier pour l’avenir de leurs enfants

20160602 – Journée mondiale des parents : au fait, c’est quoi être un père et une mère aujourd’hui ? – metronews

Le 1er juin, c’est la journée mondiale des Paris. C’est l’ONU, en 2012, qui a décidé d’instaurer cette date, pour « mettre à l’honneur les parents du monde entier, rendre hommage à leur dévouement, à leur engagement et leur sacrifice pour assurer l’avenir de leurs enfants ». Quel est le rôle des parents dans la société d’aujourd’hui ? A-t-il évolué dans le temps ? On fait le point avec le sociologue de la famille François de Singly, auteur de « Libres ensemble, l’individualisme dans la vie commune », paru en 2016 aux éditions Armand Colin.

Que pensez-vous de cette Journée mondiale des parents ?
C’est plutôt un bon signe. Cela permet de reconnaître que ce sont les deux parents qui élèvent l’enfant. Dans l’idéal, je serais même pour supprimer la fête des pères et des mères. Une journée des parents rendrait plus égalitaire le rôle du père et de la mère. Il ne faut pas non plus oublier que la fête des mères était à l’origine une invention pour valoriser le rôle de la mère au foyer…

Symboliquement, on va vers un rapprochement des rôles de deux parents. Dans les faits, qu’en est-il ?
Les stéréotypes ont la vie dure : même sur la symbolique, on parle toujours « d’école maternelle » au lieu « d’école pré-élementaire », on parle de « l’heure des mamans » à la sortie de l’école. Si officiellement, on supprime la différenciation, dans les faits, les changements ne se font pas du jour au lendemain.

On a cependant l’impression que les hommes sont de plus en plus investis dans la sphère familiale ?
En fait, côté tâches ménagères à la maison, l’inégalité homme-femme reste importante : l’homme n’a pas fait beaucoup d’efforts. Mais il y a plutôt des progrès dans le rapport aux enfants : les hommes comprennent un peu mieux que le fait de s’occuper d’un enfant est une chose importante, y compris pour eux-mêmes.

Justement, dans l’éducation des enfants, les parents sont-ils plus impliqués qu’auparavant ?
Le rapport à l’enfant a changé, c’est indéniable. Avant, les femmes étaient au foyer, mais elles ne passaient pas leur temps à s’occuper des enfants. Aujourd’hui, les parents travaillent, mais dès qu’ils rentrent, ils s’occupent à temps plein de leurs enfants. Il est clair qu’aujourd’hui les parents sont dans l’obligation d’attention à l’enfant, de veiller à son épanouissement, à sa réussite.

Cela ne veut pas dire que les parents des générations précédentes n’étaient pas de bons parents. Avant, ce qui était important était de bien se tenir à table, de respecter les règles de bonne conduite, etc. Aujourd’hui, on veut que l’enfant s’exprime, s’épanouisse, qu’il pratique des activités en dehors de l’école, etc.

L’enfant est donc réellement le pivot de la famille ?
C’est une tendance lourde, symbolisée en 1989 par la Déclaration des droits de l’enfant : il est une personne dont on doit s’occuper en priorité. Avant, quand un enfant faisait du bruit où n’arrivait pas à s’endormir, on le mettait dans la chambre à côté. Aujourd’hui, on s’interroge sur son état de santé. L’enfant est devenu l’objet d’une attention très importante. Aujourd’hui, on organise des ludothèques pour que les parents apprennent à jouer avec leurs enfants…

Mais face à toutes ces injonctions, les parents ne sont-ils pas perdus ?
Ils sont perdus, mais ils adorent ! D’ailleurs, cela se voit : les familles sont beaucoup moins disciplinaires qu’avant, l’ambiance est y plutôt bonne. En outre, les parents  – et surtout les femmes – arrivent plus naturellement à être autre chose que des parents. C’est un changement considérable par rapport au passé : on peut avoir une existence propre même quand on est parents.

Source : Journée mondiale des parents : au fait, c’est quoi être un père et une mère aujourd’hui ? – metronews

20160602 – De quoi ont peur les futurs parents? – 7SUR7.be

La plus grande angoisse de ceux qui s’apprêtent à donner la vie? Que leur enfant soit moche.

Une plateforme d’e-learning parental, Paroles de Mamans Academy, s’est penchée sur les angoisses que ressentent les futurs parents.

Pour les besoins de cette enquête, relayée par le magazine Biba, les chercheurs ont interrogé 410 futurs parents et leur ont posé des questions relatives à l’accouchement, la grossesse et l’arrivée de bébé.

La plus grande angoisse des futurs papas et futures mamans serait que leur bébé ne soit pas beau. 74% des sondés avouent avoir peur que leur enfant ait un physique ingrat.

65% des futurs parents craignent une malformation tandis que 36% ont peur que leur enfant ne les aime pas. Un parent sur trois avoue craindre que leur futur enfant ne soit pas intelligent et 12% redoutent de ne pas l’aimer.

L’étude indique aussi que ce sont les hommes qui craignent le plus de ne pas être un bon parent (64% des hommes contre 55% des femmes).

Par contre, les futurs papas ne stressent pas du tout pour l’accouchement. Seuls 29% appréhendent ce moment contre 67% pour les mamans. On se demande bien pourquoi.

 

Source : De quoi ont peur les futurs parents? – 7SUR7.be

20160531 – Pour la moitié des parents, l’école n’est plus adaptée aux enfants d’aujourd’hui – Le Point

Plus de la moitié des parents d’élèves estiment que l’école contemporaine n’est plus adaptée aux enfants de la génération actuelle, révèle un sondage publié mardi.

Quelque 52% des parents interrogés par OpinionWay pour la fédération des parents d’élèves de l’enseignement catholique (APEL), en partenariat avec La Croix, jugent que l’école n’est plus adaptée aux enfants d’aujourd’hui. Ce pourcentage grimpe à 77% pour les parents de lycéens.

Les parents mettent l’accent sur la nécessité « de tenir compte des différences individuelles entre élèves » (à 92%) et d' »adapter les pédagogies » (à 91%). Ils prônent la réduction du temps scolaire à une demi-journée (à 73%) et le remplacement des classes traditionnelles par des regroupements selon les niveaux de performances (à 63%).

Ils insistent également à 89% sur l’importance de veiller au bien-être des élèves, selon cette enquête réalisée auprès de parents d’enfants scolarisés dans le public et le privé.

La transmission des savoirs et connaissances fondamentaux devrait rester la priorité de l’école pour la moitié des parents (alors qu’elle ne remplit ce rôle en priorité que pour 44% d’entre eux). Mais les attentes vis-à-vis de l’école contemporaine « sont recentrées sur l’individu » et « l’épanouissement de l’élève », note Julien Goarant, directeur des études à OpinionWay.

« On souhaite une individualisation des parcours tout en faisant des élèves des personnes qui ne soient pas individualistes », relève Caroline Saliou, présidente de l’Apel, dont le congrès se déroule à Marseille en fin de semaine avec pour thème « Pourquoi l’école? ».

L’enseignement privé catholique sous contrat accueille quelque 18% des enfants en France.

Le sondage a été réalisé en ligne par OpinionWay les 13 et 14 avril, auprès de 544 parents d’élèves.

31/05/2016 15:59:20 –  Paris (AFP) –  © 2016 AFP

Source : Pour la moitié des parents, l’école n’est plus adaptée aux enfants d’aujourd’hui – Le Point

20160530 – Le paradoxe des parents : ils croient de moins en moins à l’école, mais comptent de plus en plus sur elle | Atlantico.fr

Extrait de « Materner ou éduquer ? Refonder l’école », de Jean Gabard, aux éditions de Paris 2/2

Les enfants sont souvent envoyés à l’école par des parents qui se sentent obligés de le faire. Ces derniers veulent croire que l’école est obligatoire (alors que seule l’instruction l’est) et n’oublient pas qu’en tant que contribuables, ils ont ainsi un droit de regard sur ce qui est fait à l’école. Ils tiennent à vérifier que leur progéniture, maternée à la maison, est aussi bien « traitée » en classe. Ces parents qui ont tout fait pour lui éviter une éducation castratrice n’ont pas envie de confier à d’autres la fonction répressive non endossée à la maison.

Ils veulent au moins avoir un contrôle pour pouvoir éventuellement intervenir et protéger celui qui, sentant l’appréhension des adultes, ne peut que se sentir en danger. Pour beaucoup, l’élève n’est, en effet, plus celui qui a la fortune d’aller à l’école gratuitement mais l’infortuné, malmené par un système infernal. L’école n’est plus un service qui lui est rendu mais un service qu’on lui doit parce qu’il est tenu d’y aller et parce que ses parents payent. Ce n’est plus une chance mais une fatalité. Élèves et parents, en attendent donc, comme en compensation, des résultats et ont tendance à considérer le diplôme comme un dû. Le droit à l’école gratuite et à l’instruction pour tous, qui doit favoriser l’égalité des chances, est ainsi devenu un droit à la réussite pour tous. Ceci justifie leur attente de qualité et de résultats.

Les délégués des parents d’élèves peuvent participer à la marche de l’établissement et contribuer à la rendre plus efficace. En apportant un éclairage différent, ils peuvent favoriser l’adaptation des pédagogies et les relations avec l’individu-élève. Certains utilisent cependant leur fonction comme un Cheval de Troie pour pénétrer « entre les murs » où leur enfant subirait maltraitance et humiliation. Conscients de leur importance, ils ont parfois tendance à revendiquer une place quasi égale aux enseignants pour surveiller leurs activités, quand ils n’opposent pas un contre-pouvoir à leur autorité. Ces parents d’élèves (très souvent d’ailleurs des mères d’élèves ayant craint de donner l’autorité dans la famille à leur compagnon qu’elles sont censées bien connaître et apprécier), sont peu enclins à donner trop de pouvoir à des enseignants qu’ils ne connaissent pas. Ayant parfois des comptes à régler avec l’école, l’idée que leur enfant puisse endurer les épreuves qu’ils ont supportées avec plus ou moins de bonheur quelques années plus tôt, leur est aujourd’hui insupportable. Se sentant chargés d’une mission protectrice, ils s’estiment en droit de surveiller et donner leur avis sur le travail donné, trop ou pas assez important, sur les méthodes trop rébarbatives ou trop rigoureuses, sur les programmes trop lourds ou pas assez approfondis, sur les enseignants trop sévères ou trop laxistes. Ils investissent l’école avec des exigences de consommateurs et sont toujours sur le qui vive pour réagir et même prévenir les traumatismes que pourrait subir leur enfant. Si les enseignants a priori suspects, doivent avoir de l’autorité (71% des Français estiment que les enseignants n’ont « pas assez d’autorité sur leurs élèves ») ils attendent qu’ils l’obtiennent par la qualité de leur enseignement et leur charisme. Les méthodes autoritaires sont acceptées et même parfois recommandées si elles doivent s’appliquer aux autres élèves, elles sont par contre trop sévères si elles concernent leur enfant innocent qui ne peut pas avoir mérité une sanction toujours trop humiliante et injuste.

Compatissants, des parents comprennent le manque de motivation de l’élève et excusent même son absentéisme et sa « légitime révolte », preuve de sa personnalité. Certains deviennent leurs complices pour les soutenir contre l’école. Les conseils de classe destinés à analyser les résultats des élèves et trouver des solutions pour les aider, se transforment parfois en procès de l’enseignant dont on remet en cause les méthodes et l’efficacité, devant les délégués de classe qui ne manquent pas de répandre, par la suite, la « bonne nouvelle » à leurs camarades. Alors que l’élève puni par un professeur recevait une deuxième punition à la maison avant d’avoir eu le temps d’en expliquer la raison, c’est aujourd’hui le professeur qui se voit menacé, s’il n’enlève pas la sanction, avant d’avoir pu la justifier. Ainsi, de même que dans les familles, on ne donne pas l’autorité aux pères qui se retrouvent simples adjoints, des parents n’accordent plus leur confiance aux enseignants qui deviennent pour les enfants-élèves de mauvais serviteurs non cré- dibles qui ne méritent pas d’être respectés ni écoutés.

Des parents comptent de plus en plus sur l’École en laquelle ils croient de moins en moins. Ils demandent à celle-ci de tout faire et même parfois ce qu’ils ne font plus eux-mêmes et, à la fois, lui reprochent d’être incapable. Alors que « l’École a surtout une mission d’enseignement et de socialisation qui s’appuie sur les acquis familiaux », le travail d’éducation des enseignants, indispensable pour pouvoir instruire, n’est plus cautionné par de nombreuses familles. L’hésitation de parents « libérés » à reconnaître de la valeur aux enseignants pour leur permettre d’exercer l’autorité à l’école se trouve confortée par la désaffection généralisée pour l’école et le rejet des valeurs qui seraient encore défendues par celle-ci. L’idéologie dominante les renforce dans leur rôle le plus noble qui soit aujourd’hui : celui de « maman » défendant son enfant.

Pour des parents modernes l’école ne doit pas seulement instruire l’élève, elle doit surtout favoriser son épanouissement individuel qui devient la condition de sa réussite scolaire. C’est la raison pour laquelle la bonne école qui doit garantir le droit au bonheur des enfants doit forcément fournir les bons résultats espérés. Elle est attendue sur ce point et c’est souvent elle qui sera jugée responsable si ceux-ci ne sont pas au rendez-vous. C’est d’ailleurs maintenant elle que l’on note et classe.

Les exigences des parents mettent la pression sur les enseignants. Elles déresponsabilisent les élèves qui, au lieu d’être portés par un projet parental pour apprendre, se sentent appuyé

s dans leur contestation et continuent d’être des dieux à l’école comme ils le sont à la maison. Ils restent persuadés que c’est au monde qui les entoure de s’adapter à eux et notamment à l’école de faire des efforts pour qu’ils puissent profiter de bonnes conditions.

Extrait de « Materner ou éduquer ? Refonder l’école », de Jean Gabard, aux éditions de Paris, mai 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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Source : Le paradoxe des parents : ils croient de moins en moins à l’école, mais comptent de plus en plus sur elle | Atlantico.fr

20160525 – News / « Fais pas ci, fais pas ça » : comment trouver le juste milieu entre l’autorité et la négociation avec son enfant | Atlantico.fr

 

Atlantico : Comment faire pour bien « négocier » avec son enfant  ?

Pascal Anger : Ce qui est difficile dans l’éducation, c’est de savoir se faire obéir. Faut-il se faire obéir à coups de promesses, de récompenses ou de punitions ? Tout d’abord, il est primordial d’être en cohérence avec l’autre parent pour éviter que l’enfant ne se tourne plus vers le plus gentil des deux et pour définir le mode éducatif : soit plutôt « copain », soit rigide, soit entre les deux.

Est-ce qu’on va être plus rigide avec son enfant ou au contraire être plus conciliant ?

Il y a des domaines où l’on peut se placer dans une écoute active et négocier, et d’autres où il faut se montrer intransigeant. Il faut établir des règles et ne pas négocier sur tout, comme par exemple la propreté, le respect, les règles de fonctionnement au sein du foyer, en particulier avec les jeunes enfants. Il ne faut cependant pas négocier tout le temps et pas sur tout.

Autrement dit, si l’enfant est dans une demande ou a besoin de parler, le parent doit être à l’écoute et ne pas dire non à tout. Cela ne signifie pas qu’on acceptera tout, mais cela veut dire qu’on sera en mesure d’entendre sa demande et de se mettre à sa place.

Cela donne-t-il de meilleurs résultats que de donner des ordres ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?

Je crois qu’il est important d’expliquer à l’enfant pourquoi on veut qu’il fasse ceci ou cela. Dans tous les modes éducatifs, il y a du bon comme du mauvais, mais je dirais que cela dépend en fonction des parents et des enfants.

Certains enfants ont besoin de beaucoup de règles et les parents doivent se montrer intransigeants vis-à-vis d’elles et certains enfants avec qui il faut se montrer plus souple. Tout dépend de l’enfant et de ses besoins.

Je pense que dans l’éducation, il faut privilégier la responsabilité et l’autonomie chez l’enfant. Par exemple, le valoriser lorsqu’il réalise quelque chose lui permet de travailler ces aspects-là et de trouver confiance en lui.

Est-il sain d’être sans cesse dans une relation de négociation avec son enfant ? N’y a-t-il pas des risques de dérives ?

Pas tout le temps car il y a des risques que, à force de tout négocier, l’enfant dicte aux parents la façon de faire ou ne devienne capricieux, voire ingérable. Il y a des règles de fonctionnement en commun qui doivent être mises en place entre les parents et l’enfant. Il ne faut pas discuter sans cesse avec lui, mais à certains moments, lorsque celui-ci ne comprend pas pourquoi on lui a mis une punition, on peut revenir vers lui et lui faire comprendre pourquoi.

Mais il faut à tout prix éviter que l’enfant fasse des choses de telle sorte qu’il obtienne une récompense. Des enfants vont se dire : « je sais comment mon père ou ma mère fonctionne et donc je sais quel comportement adopter pour obtenir une récompense ».

Une autre chose que l’on rencontre assez souvent, c’est la promesse de récompense lorsqu’on demande à un enfant de faire quelque chose du type : « Quand tu auras terminé ceci, tu auras cela« . Cela peut avoir du bon, mais cela ne responsabilise pas l’enfant car ce n’est pas une négociation qui lui permette de comprendre en quoi son action est importante. D’ailleurs, il ne faut surtout pas confondre éducation et manipulation, que ce soit du côté des parents ou des enfants, ni tomber dans du chantage affectif.

A l’inverse, quels sont les risques à donner sans cesse des ordres à son enfant ?

Donner des ordres pour donner des ordres ne se révèle pas très intéressant. Il y a un risque que l’enfant finisse par se rebeller car il en aura assez, qu’il ne soit plus en capacité de prendre des initiatives de peur de mal faire, de ne pas oser dire certaines choses ou qu’il ne se sente pas en confiance vis-à-vis de son père ou sa mère. Il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme. L’autorité est importante, surtout avec les adolescents car ils en ont besoin pour être bien encadré, mais un surplus d’autoritarisme ne peut leur être que préjudiciable.

Propos recueillis par Thomas Gorriz

 

Source : « Fais pas ci, fais pas ça » : comment trouver le juste milieu entre l’autorité et la négociation avec son enfant | Atlantico.fr

20160525 – News : Être parents à l’ère 2.0 | Métro

Sources d’information, de partage et de réconfort, les réseaux sociaux font partie de la vie des parents d’aujourd’hui, souvent pour le meilleur, mais parfois pour le pire. Quand Geneviève Jetté a lancé son blogue et sa page Facebook Tatouée maman, elle visait à réunir une centaine de mamans tout au plus.

Mais 24 heures après avoir mis son groupe en ligne, la maman de deux jeunes enfants comptait déjà 1 500 abonnés. Aujourd’hui, la blogueuse au bagage d’éducatrice à l’enfance est suivie par plus de 26 000 personnes.

«Au départ, j’ai créé un blogue parce que j’avais besoin d’écrire ce que je vivais en tant que mère», explique-t-elle. Visiblement, celle qui travaille maintenant plus qu’à temps plein sur son blogue et sur les réseaux sociaux associés répond à un besoin réel des mamans qui la suivent. «Dans ma communauté, les mamans cherchent à se comprendre et à se faire rassurer», dit-elle, ajoutant que les mamans échangent énormément entre elles sur ses pages, partageant anecdotes et encouragements.

«Une fille qui a un bébé qui ne dort pas, un chum fatigué et un autre enfant en terrible two a le goût de se faire dire: « Moi aussi j’ai vécu ça, tu vas t’en sortir », et elle a aussi besoin qu’on mette un peu de poudre de fée dans sa vie», fait valoir la blogueuse, qui partage sur Tatouée maman de petits trucs, des coups de cœur, des recettes, des découvertes, des anecdotes et des idées pour rendre le quotidien familial plus doux.

Source d’information à double tranchant
Nancy Doyon, coach familiale, éducatrice spécialisée, chroniqueuse et auteure à succès, tient aussi un blogue et une page Facebook suivis par plus de 25 000 personnes, SOS Nancy.  Selon elle, les gens qui fréquentent ses pages sont moins à la recherche de soutien que d’information.

«Étant donné nos horaires chargés, le web devient un bel outil pour aller chercher de l’information», croit celle qui tourne actuellement de nouvelles capsules de formation pour le web.

Nancy Doyon met toutefois en garde contre les blogueurs qui s’improvisent spécialistes. «Un blogue tenu par un parent qui parle de sentiments liés à la parentalité en général sans s’improviser expert des TDAH, par exemple, c’est très bien, mais malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui respecte les limites de sa propre expertise.» La coach recommande aux parents de prendre le temps de vérifier les qualifications de l’auteur d’un texte ou d’une vidéo.

Certains réseaux sociaux entretiennent par ailleurs beaucoup de négativisme. «J’ai vu une page Facebook qui s’appelait Enfant TDAH, parents découragés, raconte Nancy Doyon. Il y a rarement du positif là-dedans. Certains parents semblent se trouver une identité à travers les problèmes de leurs enfants. Ces forums, blogues et pages deviennent de longues litanies de plaintes.»

Le fast-food de l’intervention
Toutes ces sources d’information 2.0 influencent-elles la façon dont on est parent aujourd’hui? Tout à fait, croit la coach. «Un des pièges dans lequel les parents ont tendance à tomber est la recherche de petites recettes d’interventions toutes faites sur le web, souligne Nancy Doyon. On est dans le fast-food en termes d’interventions. On désapprend à réfléchir et à observer nos enfants, on pose des diagnostics rapides. À un comportement, on cherche une solution.»

L’éducatrice spécialisée rappelle que chaque enfant est unique. Avant même d’aller chercher des outils sur le web, la meilleure approche est toujours de prendre du recul par rapport à son enfant, son âge, ce qu’il vit, sa personnalité et la relation entre le parent et lui.

Et les parents d’ados?
Si les parents de jeunes enfants sont très actifs sur la toile, les parents d’adolescents semblent être plus effacés. Selon la coach familiale Nancy Doyon, les parents d’ados sont aussi beaucoup moins nombreux à assister à des conférences. Deux explications possibles, selon elle : soit les parents ont acquis une sorte de sentiment de compétence, soit ils ont démissionné.

Voici quelques données provenant des États-Unis.

  • 14 %. des mères américaines bloguent.
  • 3,4. Nombre moyen de réseaux sociaux auxquels les mères américaines sont abonnées.
  • 17,4 heures. Nombre d’heures que les mères passent sur les réseaux sociaux aux États-Unis.

Source : Être parents à l’ère 2.0 | Métro

20160413 – News : Professeurs non remplacés: 200 écoles occupées en Seine-Saint-Denis

A l’initiative de plusieurs collectifs dont la FCPE, quelque 200 écoles primaires et maternelles de Seine-Saint-Denis ont été occupées mercredi matin pour dénoncer l’absence de professeurs remplaçants dans les écoles, en cas d’absence d’enseignants.

La mobilisation est « inédite ». Mercredi, pour protester contre les absences d’instituteurs non remplacés, des collectifs de parents d’élèves de Seine-Saint-Denis, où la FCPE est représentée, ont occupé près de 200 écoles primaires et maternelles dans 21 villes du département.

Selon leurs informations, 400 classes du primaire sur plus de 8.300 sont sans enseignant chaque jour dans le 93. Un chiffre invérifiable car « le ministère de l’Education nationale refuse de fournir des chiffres précis sur ces absences non remplacées », écrivent ces parents en colère dans un communiqué.

110 postes de remplaçants créés en septembre

Selon eux, « certains enfants n’ont pas eu classe pendant des semaines, certains – parfois les mêmes – ont connu une dizaine d »enseignants’ différents ». Ils réclament donc un « plan d’urgence », qui passerait par « le recrutement de candidats sur liste complémentaire du concours supplémentaire de l’académie de Créteil en 2015 », ainsi que par le doublement du nombre de places au concours supplémentaire de 2016.

Source : Professeurs non remplacés: 200 écoles occupées en Seine-Saint-Denis